La transat’ : 90 jours à bord d’un voilier

Lorsqu’on a imaginé notre voyage à long terme (difficile de dire tour du monde avec le contexte actuel !), on en a parlé pendant des heure et on a aussi envisagé 100 000 endroits pour débuter cette aventure. Puis au fur et à mesure, on s’est dit que ça serait génial de prendre le temps et faire un voyage dans le voyage. Et là, on s’est dit qu’on pourrait commencer notre aventure en voilier et depuis la France… Hé oui ! Pourquoi pas après tout ?

Alors pour commencer notre voyage fin 2021, on a voulu participer à une transatlantique en tant qu’équipiers. Qu’est-ce-que ça veut dire ce truc ? Ça veut dire qu’on a voulu volontairement s’enrôler sur un voilier pour participer à la vie du bateau et traverser l’océan Atlantique.

Pourquoi on a voulu faire ça ? Pour plusieurs raisons dont : on aime bien la mer, on veut vraiment prendre le temps de voyager et on souhaite apprendre des choses. On s’est donc lancé dans cette aventure en voilier et on ne regrette pas du tout.

Il y a des milliers de façons de vivre son expérience en voilier. Donc on va surtout raconter la nôtre, en essayant de faire découvrir le monde de la voile (enfin, ce qu’on en connaît !).

Sur cette page, on va essayer de résumer ces 3 mois à bord du voilier ZAO :

Le bilan de la transatlantique en voilier

On est très heureux d’avoir navigué de France à la Guadeloupe en voilier. Il y a quelques mois c’était un rêve/objectif (impossible de choisir entre les 2 mots !) et c’est devenu réalité. On a parcouru plus de 9000 kilomètres, en trois mois. On a vécu sur le bateau d’octobre 2021 à Janvier 2022. Hormis 2 nuits où on a dormi dans un lit sur terre (à Santo Antao au Cap-Vert), on a passé 3 mois sur la mer. Ça paraît fou à écrire mais on l’a fait !

Avant de trouver ce voilier, on en a parlé pendant des mois entre nous. C’était vraiment un de nos objectifs premiers du voyage et on est trop content de l’avoir réalisé.

C’est tellement enrichissant à bien des niveaux. On a appris beaucoup de choses, tant sur la navigation que sur nous-même. On a beaucoup aimé naviguer, le bercement et les bruits du bateau, le rythme de la houle, observer le ciel et la mer. On a moins aimé se faire mouiller par les grains (pendant la transat’) et les vagues qui déferlaient dans le cockpit (surtout sur la navigation Canaries – Cap-Vert). Mais ça fait partie du voyage !

On est passé par beaucoup beaucoup d’émotions différentes pendant 3 mois et on a l’impression d’avoir vécu 1000 ans en quelques semaines. C’est donc difficile de mettre par écrit tous nos ressentis et toutes ces expériences nouvelles. On a envie d’essayer car c’est vraiment une expérience à partager.

Pour faire très simple et très rapide : On a découvert un monde sans horizon et on a appris une nouvelle langue (celle de la voile). On a rencontré beaucoup de voyageurs en bateau : des personnes passionnées, débrouillardes, humaines, éprises de liberté. On a aussi rencontré d’autres personnes à terre, tout aussi intéressantes. On a vécu la mer pendant 3 mois : on a été rincé par les grains, arrosé par les vagues, séché et rougi par le soleil, enchanté par la nuit. On a ralé dans la pétole (zéro vent, on n’avance pas !).

On a vu du plancton fluorescent autour du bateau quand les vagues cassaient sur la coque, on a vu des dauphins et on s’est fait surprendre par les poissons volants. On a assisté à des levers et des couchers de soleil magnifiques. Sans oublier les levers et couchers de lune, tout aussi spectaculaires. On a observé la respiration de la mer, avec une houle parfois très impressionnante en hauteur. On s’est habitué aux bruits du bateau (vous saviez qu’un bateau parle et chante ?!).

Et même si c’est une expérience qu’on a souhaité vivre à deux, on a aussi vécu ça de manière très personnelle. En effet, sur le bateau en navigation, même si on mangeait tous ensemble le midi et le soir, le rythme de chacun était vraiment différent. On faisait aussi des quarts de 2 heures tout seul, et ça, ça permet de réfléchir à pas mal de choses de son côté. Au final, la navigation c’est très solitaire même à plusieurs. Au mouillage, on pouvait se retrouver.

En tout cas, si c’était à refaire, on le referait sans hésitation.

Quid du mal de mer ?

Au fait, est-ce qu’on a eu le mal de mer ? Oui ! Mais pas le mal de mer à vomir pendant des heures. Plutôt un mal de mer qui nous faisait dormir beaucoup au début des navigations, avec un barbouillage constant du ventre. En gros, tu manges moins et tu dors beaucoup.
Au fur et à mesure des semaines sur le bateau, on s’est senti de moins en moins barbouillé au début des nav’. Toujours envie de dormir mais on a toujours fait nos quarts et on a été résistants ! Au final, on s’est amariné comme des chefs (ou presque ;-)).


De Bretagne à la Guadeloupe : 9000 kilomètres poussés par la vent

Quand le capitaine nous a appelé pour nous dire qu’il y avait une fenêtre météo pour partir, nous avons sauté dans le train depuis Narbonne, en faisant un stop à Paris chez la mère de Jerem. Puis on a repris le train pour rejoindre le voilier Zao en Bretagne.

On a embarqué comme équipier sur le Zao le 8 octobre 2021 à Larmor Baden et on a débarqué au Gosier (sur l’île principale de la Guadeloupe) le 8 janvier 2022.

On est donc restés 3 mois tout pile sur le voilier. Pour en savoir plus sur ce magnifique bateau c’est par là !

Quand on a débarqué au Gosier, on était vraiment émus de quitter le Zao. On a vécu tellement de moments incroyables à son bord. Des moments d’aventures, de flippe, de doutes, mais surtout des moments joyeux, improbables, délicieux et géniaux.

Le détail de notre trajet en voilier

Depuis le départ, on a parcouru plus de 5000 milles nautiques poussés par le vent. Dans le monde de la mer, le mille nautique est la mesure de distance dans le monde marin et 1 mille = 1,852 kilomètres. On a navigué bien sûr, mais on a aussi profité de la terre ferme pendant les escales.

Voici le détail de notre trajet depuis octobre 2021 et notre départ de Larmor Baden (en Bretagne).

Par contre contrairement à l’image, un voilier ne fait pas une route à vol d’oiseau. Le bateau suit le vent et ne va pas tout droit. La route en voilier, ça ressemble plus à des petits zigzags perpétuels.

  • Navigation en France, avant le départ : 16 milles nautiques (MN)
  • France > Espagne à travers le Golfe de Gascogne : 582 MN
  • Navigation en Galice : 23 MN
  • Espagne > Madère : 779 MN
  • Navigation entre les îles de Madère : 66 MN
  • Madère > Canaries : 145 MN
  • Navigation entre les îles des Canaries : 296 MN
  • Canaries > Cap Vert : 945 MN
  • Cap-Vert > Guadeloupe : 2233 MN
  • Navigation en Guadeloupe : 36 MN

    Soit un total de 5121 milles nautiques (ou 9484 kilomètres ) en voilier, oui messieurs, dames, êtres humains!
    Ça nous parait totalement incroyable, mais on l’a fait ! (On mettrait bien 1000 points d’exclamation, mais on se retient…).
L’arrivée à Marie Galante après 15 jours en mer, une grande joie !

Quelles escales avons-nous faites ?

On a navigué mais on s’est aussi arrêté à terre et on en a toujours profité pour se dégourdir les jambes. On a fait escale :

  • 1 après-midi sur l’ile de Houât en Bretagne
  • 6 jours en Espagne (en Galice)
  • 11 jours à Madère (Ile de Porto Santo, Machico et Funchal)
  • 10 jours aux Canaries (La Graciosa, Tenerife, la Gomera)
  • 12 jours au Cap-Vert (Sao Vicente et Santo Antao)

Le reste du temps, ce n’était que de la navigation !


Si tu veux aller plus loin, on a aussi écrit d’autres articles sur notre voyage en voilier et la transatlantique :